This is the second part of a two-part article on silkscreen printmaking by Louise Lépine.
Vous trouverez ici un survol de l’équipement nécessaire à la
réalisation de sérigraphies. La
description de l’usage de cet équipement, bien que non exhaustive, vous donnera
un aperçu de leur
utilisation. J’ajoute des commentaires
sur mon expérience et mes préférences pour certains matériaux ainsi que la mention de quelques
commerces où je
m’approvisionne. En fin de texte vous
trouverez en Annexe 1 un tableau qui contient les photos qui illustrent
plusieurs des éléments dont je discute dans le texte. L’Annexe 2 est né plus
tard quand on m’a demandé des précisions sur ma table de sérigraphie construite
pour mes besoins.
Vous remarquerez que je favorise les commerces canadiens et
que j’évite les multinationales. Il va sans dire que l’artisan[1] néophyte est encouragé à suivre un cours qui
le guidera dans son apprentissage.
D’excellents cours sont donnés à l’École d’art d’Ottawa.
Le cadre (aussi appelé l’écran) sur lequel la trame est tendue peut être de bois ou de métal.
Bien que le cadre
de bois puisse être fabriqué à peu de coût par un artisan et qu’on le
retrouve facilement dans le commerce, on a constaté à l’usage que ces cadres se
déforment et que de ce fait la trame se détend.
Mieux vaut donc s’équiper de cadre en métal : ils sont légers et durables
et la trame demeure bien tendue.
La dimension d’un cadre est déterminée à partir de
l’intérieur du cadre. On doit prendre en
considération la dimension de l’image
à imprimer et ajouter un espace additionnel au périmètre, qui permettra de déposer la raclette
et le surplus d’encre. Il faut aussi prendre en considération la grandeur de
l’évier dont on dispose pour le dépouillement de l’écran.
J’achète mes cadres et les fais réparer au besoin dans ce commerce torontois https://www.gsdye.com/screen-equipment.html. À
noter que les cadres pour imprimer sur le tissu ont une trame moins fine que
ceux qu’on utilise pour
imprimer sur du papier. On utilise
généralement des cadres No 110 pour le tissu et No 230 pour le papier.
Le clichage – Bien que l’on puisse utiliser un pochoir, des liquides de remplissage comme les bouche-pores etc… la technique que j’ai apprise à l’Université, l’émulsion photosensible, demeure ma préférée. J’ai longtemps utilisé les produits de marque « Speedball » constitués de photo émulsion et d’un sensibilisateur communément appelé Diazo. Ces deux composantes, lorsque mélangées, doivent être utilisées dans les trois mois. Présentement j’utilise un produit mélangé à l’usine et que je peux conserver un an. Le site : http://metrographicsupplies.com/ vous informera sur les variantes de ce produit et le personnel du service à la clientèle pourra vous guider judicieusement.
L’émulsion photographique est appliquée sur l’écran avec
l’instrument qui tient de la raclette et d’un récipient, le « scoop
coater ». Puis on laisse sécher
l’écran à la noirceur. J’ai acheté mon
« scoop coater » en même temps que mes écrans et ma
raclette : https://www.gsdye.com/screen-equipment.html
L’image à imprimer– L’image peut être un dessin ou même une photo[2]. Elle doit être transférée sur un acétate. Pour éviter des frais, on peut imprimer l’image à partir d’une photocopieuse. Il suffit de mettre quelques gouttes d’huile sur le papier imprimé et voilà!
Peu importe, acétate ou papier, il est essentiel que cette
image soit d’un noir profond.
L’exposition à la luminière – L’artisan peut obtenir de très bons résultats à partir d’un équipement rudimentaire : une source lumineuse, une vitre sur laquelle on dépose l’image, l’écran photosensible, une planche qui recouvre l’écran et un poids pour assurer un bon contact. Le temps d’exposition à la lumière dépend de la lampe utilisée. J’expose mon image sur une table conçue par mon mari (voir photos en Annexes 1 et 2). Libre à vous d’en construire une semblable.
Dans son livre, L’art de la sérigraphie,
Louis Desaulniers[3]
illustre bien les composantes d’un tel appareil (CF annexe).
Les encres – Il est facile de composer ses propres couleurs : le rouge, jaune, bleu, noir et blanc suffisent amplement. Ici encore les produits « Speedball » se retrouvent sur toutes les étagères. En plus des couleurs, il est utile de s’équiper de produits qui donnent de la transparence à nos encres[4], ou encore d’en augmenter le volume lorsque nous constatons qu’il nous reste peu d’encre pour terminer une impression.
Mais, si on veut des couleurs hors de l’ordinaire, je vous
recommande d’utiliser celles de « Wallace Seymour». En y ajoutant du « Screenprinting
Paste », ces encres s’adaptent parfaitement à la sérigraphie. Vous les retrouverez exclusivement chez le
commerce Select Fine Arts
Materials à Orléans. https://selectfineartmaterials.com/
L’impression – Il est primordial que le cadre soit stable. Pour ce faire il suffit de le fixer à une table au moyen de charnières à sérigraphie. https://www.gsdye.com/screen-equipment.html
L’encre est distribuée sur la surface de l’écran au moyen
d’une raclette : https://www.gsdye.com/screen-equipment.html
Le support/le papier doit être lisse et absorbant. Le papier BFK Rives est largement utilisé
pour la sérigraphie. Il est important de
le prendre suffisamment épais (250g/m²) afin de faciliter la manipulation.
Récemment j’ai utilisé un papier fait au Canada à la Papeterie
St-Armand de Montréal. Là encore on le
retrouve chez Select Fine Arts
Materials.
Le repérage – Assurez-vous, à l’aide d’onglets, que le papier reste dans la même position à chaque succession d’impressions des pochoirs et/ou d’images transférées sur acétate.
Le dépouillement de l’écran – Il est primordial de ne pas laisser sécher l’encre sur l’écran. Donc, dès que vous avez terminé d’encrer votre dernière épreuve, passez l’écran sous l’eau jusqu’à ce que les mailles correspondants à l’image à imprimer soient ajourées. Sécher ensuite l’écran. Vous pourrez alors imprimer l’image à nouveau.
La récupération de l’écran – Immédiatement après avoir encré, il faut enlever le surplus d’encre puis enlever l’émulsion photographique à l’aide d’un produit spécialement conçu à cet effet. Passer ensuite l’écran sous l’eau. http://www.thescreenprintstore.ca/categories/Screen-Reclaimers/
Il est recommandé d’utiliser un jet d’eau puissant afin
d’éliminer tout trace d’encre et d’émulsion.
Il est facile de respecter cette directive lorsque l’on a un atelier
muni d’un grand évier ou encore lorsque l’on peut effectuer cette opération à
l’extérieur. En été, j’utilise mon
nettoyeur à haute pression mais, en hiver, avec de bons produits et un pommeau
à douche qui offre une bonne pression, dans un évier assez grand pour recevoir
le cadre employé, j’arrive aisément à récupérer mes écrans.
[1] Dans le présent document, les termes employés pour désigner des personnes sont pris au sens générique; ils ont à la fois valeur d’un féminin et d’un masculin. [2] L’œuvre « Bons baisers d’Australie », en Annexe 1, a été réalisée à partir d’une photo. De plus, on remarquera ici la technique du chine-collé. [3] Louis Desaulniers, L’art de la sérigraphie, 1976, Les Presses de l’Université du Québec, p.133. ISBN 0-7770-0170-5 [4] J’ai abondamment utilisé la transparence dans mes premières sérigraphies comme en témoigne « Au-dessus de l’étang » mis en Annexe 1.